Un danger invisible dans les locations de courte durée

Depuis plusieurs années, les locations de courte durée se multiplient, notamment dans les centres-villes et les zones touristiques. Ces logements, souvent situés dans des immeubles anciens, peuvent malheureusement présenter un risque sanitaire majeur : la présence d’amiante.

Qu’est-ce que l’amiante et pourquoi est-ce dangereux ?

L’amiante est un matériau naturel longtemps utilisé dans le bâtiment pour ses propriétés isolantes et résistantes au feu. Il a été largement employé dans les constructions entre les années 1950 et 1997. Ce n’est qu’à partir du 1er janvier 1997 que l’usage de l’amiante a été totalement interdit en France, en raison de sa dangerosité avérée pour la santé.
Les fibres d’amiante, lorsqu’elles sont inhalées, peuvent provoquer de graves maladies respiratoires, comme l’asbestose, le cancer du poumon ou encore le mésothéliome. Ces pathologies apparaissent souvent plusieurs dizaines d’années après l’exposition.

Pourquoi ce risque concerne les meublés de tourisme ?

Contrairement aux locations classiques (bail d’habitation), les meublés de tourisme ne sont pas soumis aux mêmes obligations réglementaires en matière d’information sur l’amiante. Pourtant, le danger est bien réel :

  • De nombreux logements loués en location meublés de tourisme sont situés dans des bâtiments construits avant 1997.
  • Le logement peut contenir de l’amiante dans les faux plafonds, les dalles de sol, les cloisons, les gaines techniques, les colles ou les peintures.
  • Lors de travaux ou de dégradations, ces matériaux peuvent libérer des fibres d’amiante dans l’air, exposant les occupants, même pour un court séjour.

Que dit la réglementation ?

Pour les bâtiments collectifs construits avant juillet 1997, un Dossier Technique Amiante (DTA) doit obligatoirement être établi par le propriétaire (copropriété ou bailleur), et mis à jour en cas de travaux ou de dégradation. Cependant :

  • Ce dossier n’est pas systématiquement consulté ni transmis lors d’une location saisonnière.
  • Il ne couvre pas toujours les parties privatives du logement, surtout si aucun diagnostic amiante des parties privatives (DAPP) n’a été fait.
  • Il n’existe aucune obligation légale pour un hôte d’un meublé de tourisme de fournir une information sur l’amiante à ses locataires.

Les responsabilités du loueur

En cas de problème de santé lié à l’exposition à l’amiante, la responsabilité du loueur (propriétaire et gestionnaire) pourrait être engagée s’il est prouvé qu’il n’a pris aucune mesure pour protéger ses locataires.

Même en l’absence d’obligation légale stricte, le principe de précaution doit s’appliquer. Il est dans l’intérêt du propriétaire et du gestionnaire de :

  • Faire réaliser un diagnostic amiante si le logement date d’avant 1997.
  • Éviter tout travail ou rénovation sans précaution (ponçage, perçage, etc.).
  • Informer les locataires si un risque est identifié.
  • Prévoir une remise aux normes si l’amiante est dégradé ou accessible.

Conclusion

Le risque d’amiante dans les logements en meublé de tourisme est souvent ignoré, tant par les propriétaires, les gestionnaires que par les voyageurs. Pourtant, il mérite une attention sérieuse, en particulier dans les immeubles anciens. Une meilleure information, une vigilance accrue et une responsabilité partagée sont essentielles pour garantir la sécurité de tous.

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